Mur avec ou sans plinthes : quel choix pour votre intérieur ?

Au quotidien, la zone située au ras du sol est la plus exposée. Les passages de l'aspirateur, les coups de balai, les jeux d'enfants ou même le déplacement de mobilier sont autant de risques pour vos peintures et vos enduits. Une protection bas de mur physique est donc la solution la plus pérenne pour éviter d'avoir à repeindre tous les deux ans. De plus, lors du lavage des sols, la plinthe empêche l'eau et les détergents de s'infiltrer dans le plâtre (qui boirait l'eau par capillarité), évitant ainsi moisissures et décollement du papier peint.

C'est l'argument technique numéro un. La plupart des revêtements de sol, en particulier les parquets massifs, les contrecollés et les stratifiés, sont des matériaux « vivants ». Ils se dilatent et se rétractent en fonction des variations de température et d'humidité. Les normes de construction (DTU) imposent de laisser un espace vide de 5 à 10 mm en périphérie de la pièce. Sans plinthe pour recouvrir cet espace disgracieux, vous vous retrouvez avec un vide visible, véritable nid à poussière, et un sol qui semble inachevé.

La plinthe affleurante (ou sous tenture) est une solution redoutable d'efficacité. Le principe est d'intégrer un profilé métallique (souvent en aluminium) dans l'épaisseur de la cloison avant la pose du plâtre. Une fois le mur terminé, la plinthe (en bois, alu, ou pierre) vient s'insérer dans ce profilé pour se retrouver au même nu que le mur. Résultat : aucune surépaisseur, pas de rebord attrape-poussière, et une protection solide contre les chocs. C'est la finition murale moderne par excellence pour ceux qui veulent un rendu lisse.

Plus radical, le joint creux (ou joint d'ombre) consiste à arrêter le revêtement mural (placo ou enduit) environ 1 à 2 cm au-dessus du sol, souvent via un profilé en forme de « Z » ou de « U » inversé. Cela crée une ligne d'ombre noire en bas de mur, donnant l'illusion que la cloison lévite. C'est une technique très prisée en rénovation intérieure haut de gamme. Elle protège moins bien des chocs directs qu'une plinthe affleurante, mais évite le contact direct entre le sol et l'enduit, réduisant les risques de remontées capillaires.

Une plinthe standard se pose en fin de chantier, cache les défauts de découpe et coûte peu cher (fourniture et pose). À l'inverse, une plinthe affleurante ou un joint creux exige l'intervention de plaquistes spécialisés. Il faut poser des profilés avant les plaques de plâtre, ce qui complexifie la structure. En termes de budget, comptez un coût 3 à 5 fois supérieur au mètre linéaire pour ces solutions intégrées. C'est un travail de finition minutieux, comparable à des tâches délicates comme relooker une porte vitrée petit carreaux intérieur, où la précision ne souffre aucune approximation.

Un mur sans plinthes (ou avec joint creux) expose la peinture. Pour l'entretien, il faudra impérativement utiliser une peinture lavable de très haute qualité (type velours ou satin) en bas de mur. Le passage de la serpillière demandera une attention constante pour ne pas laisser de traces grisâtres sur le bas des cloisons. Si vous êtes maniaque, l'effet est sublime. Si vous préférez un entretien rapide et sans stress, la plinthe classique reste indétrônable.